Depuis quelques mois, des évènements importants se sont succédés au sein de notre fédération

Au conseil d’administration de novembre 2019, Jean-Michel FOURCADE, dont l’état de santé se détériorait, annonçait qu’il ne se représenterait pas à la présidence de l’Affop. Président presque sans discontinuité depuis la création de l’Affop en 1998 et jouissant d’une notoriété incontestée au sein de la profession, sa décision, bien compréhensible par ailleurs, amenait tout naturellement un questionnement et une réflexion sur le devenir de l’Affop.

Jean-Michel est décédé en avril. Une page de l’histoire de l’Affop venait de se tourner.

L’assemblée générale ordinaire qui devait initialement se tenir le 19 décembre 2019 a été reportée en raison d’une grève des transports. Elle s’est finalement réunie le 16 janvier 2020. Faute d’un nombre suffisant de participants, il a été décidé par les représentants des organismes présents de reporter à une date ultérieure l’élection d’un nouveau conseil d’administration. Nous fûmes quelques-uns alors à nous constituer en comité provisoire afin d’assurer la continuité de la vie de l’association et afin de convoquer une nouvelle assemblée générale. Marcelle MAUGIN, vice-présidente, assura la présidence de ce comité qui s’et réuni très régulièrement.

A cette époque, nous nous sommes sérieusement posé la question de la survie de l’Affop. Stimulés, en particulier par Philippe Grauer, très motivé et convaincant, nous avons décidé de maintenir coûte que coûte l’existence d’un organisme représentant la psychothérapie relationnelle.

La nouvelle AGO devait se tenir initialement en avril mais a dû être repoussée pour cause de confinement.

Le 2 juillet, une AGO par visioconférence a pu se réunir. Les membres du comité provisoire ont pu constater que leurs efforts de communication avaient porté leurs fruits car un nombre important d’organismes étaient présents ou représentés, manifestant ainsi leur intérêt pour l’existence et la pérennité d’une fédération dédiée à la défense et à la promotion de la psychothérapie relationnelle et des valeurs qui lui sont attachées. Un projet d’orientation ambitieux a été élaboré et un nouveau conseil d’administration élu.

Ce dernier s’est réuni pour la première fois le 17 septembre et a procédé, comme prévu par nos statuts à l’élection d’un bureau.

Après mûre réflexion, beaucoup d’hésitations et quelques encouragements amicaux, j’ai décidé de me présenter à la présidence avec le projet de remettre l’Affop sur les rails après cette longue période de flottement et de commencer à mettre en oeuvre le projet d’orientation élaboré en juillet.

J’ai été pendant 10 ans secrétaire général de l’Affop, efficacement secondé par Arlette GASTINE avec qui nous formions en réalité un binôme. Je peux donc dire que « je connais bien la maison ».

Ma conviction est qu’en premier lieu, il est nécessaire de partager les responsabilités afin que davantage de représentants des organismes membres puissent réellement participer aux actions de l’Affop. L’expérience nous a appris qu’une organisation trop pyramidale entraînait le désintérêt progressif des membres même s’ils restaient attachés à l’existence de notre fédération. Cela s’était traduit par la faible participation à l’assemblée générale du 16 janvier à l’issue de laquelle nous nous sommes posé la question de la survie de l’Affop.

Une des priorités serait donc de réfléchir à une modification des statuts qui nous permettrait de mieux fonctionner.

Le conseil d’administration m’a élu en tant que président ainsi que Caroline ULMER-NEWHOUSE (secrétaire générale) et Serge CUEILLE (trésorier) pour compléter le bureau.

Nous nous sentons soutenus par un conseil d’administration motivé. Malgré nos différences, nous nous retrouvons tous autour des valeurs de la psychothérapie relationnelle et son credo: la relation est le principal moteur du changement. Cela signifie, pour moi que, même si chacun a sa propre façon d’accompagner le patient, nous ne perdons jamais de vue ce qui se passe dans la relation entre lui et nous, que nous y sommes très attentifs et que cela nous sert, en quelque sorte, de boussole. En d’autres termes, cela signifie que nous refusons d’interposer entre le patient et le thérapeute une méthode, un protocole déshumanisé, qui nous ferait perdre le contact vivant avec elle ou avec lui.

Je ne voudrais pas terminer ce billet sans rendre un hommage particulier à ceux qui nous ont quittés, je pense à Eliane LOCATELLI, Jean-Michel FOURCADE ainsi qu’à Pierre CORET qui a longtemps participé aux travaux de l’Affop.

D’autres, heureusement, restent: Marcelle MAUGIN, Arlette GASTINE, Philippe Grauer, Serge CUEILLE parmi les plus anciens. Et puis Caroline ULMER-NEWHOUSE, Christiane LAURENT, et les « nouveaux » qui apportent du sang neuf: Frédéric BRISSAUD, Marc BITTAR, Jean-Constantin COLLETTO.

J’espère que tous ensemble nous réussirons à défendre notre cause alors que les vents nous sont actuellement plutôt contraires. Mais, comme le savent tous les marins, les vents finissent toujours par tourner….

Gérard BETHUNE