lance un appel à écriture pour la revue Gestalt. Date limite d’envoi : le 24 juillet 2022. Retrouvez les consignes d’écriture à la fin de votre dernière revue Gestalt ou sur le site internet de la SFG.

Vie et mort, mort et vie

La question de la mort marque toutes les époques, la nôtre n’y échappe pas car c’est un incontournable de la condition du vivant. Il n’est pas absurde d’en parler à l’heure de la crise sanitaire même si les contraintes s’allègent, à l’heure de la terrible attaque de l’Ukraine, à l’heure où la Méditerranée devient une tombe pour de nombreux migrants et encore à l’heure où, en Arabie saoudite, on exécute quatre-vingt et une personne en une seule journée sans que nos dirigeants et nos médias semblent s’en émouvoir.La réalité de la mort est donc présente sous diverses formes et modalités dans notre quotidien et elle nous affecte chacun, parfois si profondément que le déni peut en être une modalité d’ajustement.

Nietzsche, lui, repoussait l’idée de la penser : « Je suis heureux de voir que les hommes se refusent absolument à vouloir penser à la mort. J’aimerais contribuer à leur rendre l’idée de la vie encore mille fois plus digne d’être pensée. » En cela, sommes-nous proches de lui, nous qui soutenons quotidiennement nos patients/clients pour qu’ils parviennent à accueillir le vivant qu’ils portent en eux.

Comme tout vivant, nous aurons à mourir et cette certitude est l’objet parfois de profondes angoisses, elle peut occasionner du figé qui tire alors vers une posture ou des choix mortifères. La finitude serait-elle devenue indécente ? Aussi tout doit être mis en œuvre pour la combattre, au risque d’organiser de la souffrance supplémentaire et de l’indignité.

À cet effet, elle est aussi la traduction d’un désaveu, d’un refus ou d’un déni. Nous savons qu’elle existe et, en même temps, nous refusons sa réalité. Il arrive même qu’elle soit souhaitée pour abréger une grande souffrance et qu’elle devienne aussi une issue pour quelques-uns, tout cela nous trouble et nous incommode.

Dès lors, comment aborder la mort, c’est-à-dire l’endroit où nous rencontrons une limite, en nous-même et chez l’autre ?

Sans détour, nous vous invitons à vous pencher sur ce thème délicat, à partir de votre clinique et surtout de votre awareness dans l’ici et maintenant de la situation ou encore, pour ceux qui sont familiarisés avec ce concept, de votre contre-transfert. Face au possible désarroi d’une situation clinique qui comporte en son centre cette question, comment avez-vous trouvé des ressources pour ne pas l’esquiver et en faire au contraire une condition indépassable de la vie ?

Regardez vraiment si, dans vos séances, vous n’avez jamais senti la présence de la mort, et si tel n’était pas le cas, ne s’agit-il pas là d’une déflexion, parce qu’on est toujours aux premiers abords démuni face à elle ? Et, à l’inverse, si vous y avez été durement confronté, que vous l’ayez frôlée ou qu’un proche en soit victime – y compris un de vos clients –, comment avez-vous surmonté ce moment douloureux ?

 

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